
Marine Poirier est chercheuse en science politique au CEDEJ. Elle travaille sur les élites dirigeantes et les mobilisations partisanes dans les contextes post 2011, au Yémen et en Égypte. Elle a publié plusieurs articles sur l’ancien parti au pouvoir et le soulèvement de 2011, co-dirigé avec L. Bonnefoy et F. Mermier l’ouvrage Yémen. Le tournant révolutionnaire (2012, Paris : Karthala), et avec L. Bamaara et C. Floderer Faire campagne, ici et ailleurs. Mobilisations électorales et pratiques politiques ordinaires (2016, Paris : Karthala). Elle prépare actuellement la publication de sa thèse Le bon parti. Soutenir le régime autoritaire au Yémen 2008-2011.
L’atelier se tiendra par vidéoconférence, le 4 juin à 14H (UTC+02:00)
Inscription : communication@cedej-eg.org
Résumé :
Dans le contexte extraordinaire de la guerre, que reste-t-il de l’activité politique ordinaire ? Que deviennent les dirigeants civils, dans une guerre civile ? Afin de travailler ces questions, je m’appuierai dans cette présentation sur l’analyse des trajectoires de deux cheikhs d’Etat, dirigeants de l’ancien parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG). À partir d’observations et d’entretiens menés entre 2009 et 2019, j’interrogerai la façon dont ces acteurs mobilisent les ressources afférentes à leur titre tribal pour défendre leur notabilité et maintenir leur place au sein de la classe dirigeante yéménite, avant et après la révolution de 2011, puis à l’épreuve de l’exil en Egypte, depuis 2014 et le déclenchement de la guerre civile. Je montrerai notamment comment le référent tribal opère comme un outil de reclassement politique à distance, en s’ajustant et en continuant de donner du sens aux activités politiques et sociales de dirigeants qui « jouent la tribu » alors même qu’ils sont détachés de leurs institutions et de leurs territoires de référence.