Résumé :
Cette étude aborde les processus de politisation de la minorité copte orthodoxe en Égypte. Ce cas illustre la question du communautarisme comme mode d’énonciation du politique. Dans cette perspective, nous proposons d’observer les différentes formes du communautarisme copte, étroitement liées aux bouleversements qui marquent le champ politique égyptien. Ces formes de communautarisme sont construites par les dynamiques des rapports entre le clergé et le pouvoir et par des dynamiques intra-communautaires et inter- communautaires.
La hiérarchie cléricale est soucieuse de répondre aux aspirations des fidèles marginalisés au niveau national et dominés par le clergé au niveau communautaire.
Ce travail étudie la fragmentation communautaire, qui résulte de l’échec à maintenir un certain équilibre dans les rapports entre l’Eglise (représentée par sa hiérarchie cléricale) et les autorités publiques, ce qui a permis l’émergence d’autres voies et d’autres acteurs coptes politisés.
L’attention est portée sur les coptes profanes, longtemps ignorés qui semblent faire leur entrée sur scène avec le « Printemps arabe ». Ils proviennent d’univers sociaux strictement contrôlés par l’Église et le régime en place. L’imbrication des divers processus de socialisation permet d’appréhender leur engagement, ainsi que les bouleversements provoqués par ces nouveaux entrants dans l’espace communautaire et l’espace public égyptien.
Biographie :
Lydia Aly est doctorante en Sciences Politiques à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Son sujet de thèse porte sur les dynamiques de transformation de la communauté copte en Égypte entre 1952 et 2016.
Elle est titulaire d’un Master de recherche en relations internationales de Paris 1, et d’un Master professionnel en communication des institutions publiques de Paris-Sorbonne. Les sociétés en transition, les mouvements sociaux et les thèmes liés à la domination et aux modes de résistance figurent parmi ses intérêts de recherche.