Le séminaire organisé conjointement par le CEDEJ, à l’initiative de Clément Steuer, responsable du pôle « Gouvernance et politiques publiques », et l’Institut suédois d’Alexandrie (SwedAlex), à l’initiative de Waleed Mansour, Programme Officer, s’est tenu les 4-6 juin 2017 à Alexandrie, dans les locaux de l’Institut suédois et fut de très bonne tenue.
Il a réuni plus d’une vingtaine de participants, de différents pays et de formations diverses, afin de discuter des politiques publiques de préservation du patrimoine. Il était composé de sessions de présentation, suivies d’échanges, pour s’achever par une étude de terrain (dans
le quartier de Mansheyya), avec rendu de propositions pour améliorer la préservation des monuments et du bâti, de manière générale.
Les participants étaient issus d’Égypte (chercheurs égyptiens ou étrangers), du Liban, du Maroc, de Suède, d’Allemagne, et d’Italie. Ils relevaient d’institutions publiques (CEDEJ, ministère égyptien de l’Agriculture, Centre d’études alexandrines, Université française d’Égypte), de sociétés privées (cabinets d’architecture), de la société civile, ou occupaient des fonctions électives. Outre la présence active du directeur du SwedAlex, le diplomate Peter Weiderud, trois députés égyptiens ont participé aux échanges : Mme Engy Mourad (membre du groupe d’amitié franco-égyptienne au Parlement égyptien), Mme Anissa Hassouna, et M. Haitham el-Hariri.
Les échanges ont permis de réfléchir à diverses expériences menées, en Égypte ou ailleurs, dans le domaine de la gestion du patrimoine urbain, monumental ou non, avec mise en valeur de zones ou quartiers, et mise en place de mécanismes de participation locale. La question des financements et de la pérennité des mesures a également été évoquée, de même que les aspects législatifs et réglementaires, aux niveaux national et local. Les questions soulevées par les participants ont tourné autour de problématiques variées : nature du système politique, décentralisation, pression démographique, historiographie, muséographie, corruption, blocages bureaucratiques, aménagement urbain, développement durable, participation des administrés, obtention de financements, partenariats public-privé, pollution, tourisme, etc.
La présence de trois députés a été fort utile, non seulement pour la qualité des échanges, mais aussi pour faire remonter certaines revendications locales vers les niveaux politiques et administratifs supérieurs, si bien qu’il peut être espéré, de manière pragmatique, que certains problèmes propres à Alexandrie trouveront une solution rapide et satisfaisante, même modeste, étant donné que le nouveau gouverneur semble à l’écoute des demandes venant de la base, et que les trois députés présents semblent avoir un accès facile à ses services.
Outre les aspects académiques du séminaire, le côté pragmatique a été également privilégié, ce qui permettra probablement de donner un caractère concret à certaines propositions, pour le bénéfice du patrimoine alexandrin et de la mémoire collective. Un des objectifs – apparemment atteint – du séminaire était de réfléchir, à travers un sujet (la préservation du bâti), à la question plus large de la décentralisation politique et administrative, et de la réforme de la gouvernance. Assurément, ce séminaire a constitué une étape dans une réflexion plus large, en cours, sur l’adaptation des mesures aux besoins, et sur la gestion des contradictions (pression démographique et nécessité de la préservation).