La fécondité en hausse en Egypte
Après une baisse de sa natalité dans la deuxième moitié du XXe siècle, passant de six enfants en moyenne par femme à trois, l’Egypte connaît un rebond de naissances depuis le début du XXIe siècle. Deux millions sept cent mille enfants naissent chaque année en Egypte (en 2014). Le pays comptait, en mai 2017, 93 millions d’habitants, s’érigeant ainsi en Etat le plus peuplé du monde arabe.
Les causes de ce regain de natalité sont multiples et parfois surprenantes. En effet, c’est la fécondité des classes les plus éduquées qui est en augmentation. Au début des années 2010, les femmes diplômées du secondaire et de l’enseignement supérieur mettaient au monde 3,5 enfants, contre 3, dix ans plus tôt. Déjà en 2015, Youssef Courbage, chercheur à l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) parlait de « contre-transition démographique » pour l’Egypte. Il justifiait celle-ci par le faible taux de participation aux activités économiques des femmes, malgré leur présence croissante à l’université.
Interdire les prénoms étrangers pour les nouveaux-nés
« Donner un prénom étranger à votre enfant et vous pourrez atterrir en prison ». Un comité de l’assemblée des représentants doit se réunir prochainement pour discuter un projet de loi qui a enflammé les réseaux sociaux. Ce dernier propose une amende de 1000 à 5000 livres soit 55 à 270 dollars ainsi qu’une peine de prison allant jusqu’à 6 mois d’emprisonnement pour les parents qui donneraient un prénom étranger à leur nouveau-né.
Bedier Abdel Aziz, le parlementaire à l’origine du projet, souhaite ainsi enrayer « la perte d’un héritage » et éviter « un changement radical » dans la société et la culture égyptiennes. Il justifie aussi son projet par la difficulté de prononcer en arabe certains prénoms étrangers.
L’Egypte n’est pas la première nation à réfléchir à une telle mesure. En 2014, l’Arabie saoudite avait interdit 51 prénoms pour leur origine étrangère mais pas seulement puisque des noms aussi variés tels que Linda (d’origine allemande) ou Basmalah (« au nom de Dieu » en arabe) figuraient sur la liste.
Les Egyptiens en surpoids croissant
Selon une étude de l’Université de Washington à Seattle, l’Egypte est le deuxième pays au monde touché par le surpoids (26,8% de la population), un taux d’obésité devancé seulement par l’Arabie saoudite (27,5%) et supérieur aux Etats-Unis (26,5%) traditionnel champion du surpoids.
L’Egypte a le taux d’obésité le plus important chez les adultes : 35,3% et se place en 7e position mondiale concernant ses enfants. La tendance mondiale ne cesse d’augmenter puisque 2,2 milliards de personnes sont désormais en surpoids, soit 30% de la population mondiale.
Non respect des droits des travailleurs
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) a ajouté l’Egypte à sa liste noire à court terme des pays violant les droits des travailleurs au cours des trois dernières années, le 6 juin dernier. Quatre autres pays arabes sont dans la même situation : l’Algérie, la Libye, le Soudan et la Mauritanie. Le responsable de cette question à l’OIT, Kamal Abbas, a rappelé que l’Egypte a signé la convention relative aux droits du travail en 1948. Cependant, il a ajouté que la récente loi sur les syndicats allait à l’encontre des recommandations de l’organisation. La répression des manifestations pacifiques dans la cimenterie à Helwan (décembre 2013) ou sur le chantier naval d’Alexandrie (mai 2016) ont été autant de signaux négatifs qui ont encouragé l’organisation à placer l’Egypte sur cette liste.
La maltraitance des animaux : un fléau en Egypte
Le tribunal administratif a exigé l’arrêt des tueries de chiens errants, le 7 juin dernier. Cette juridiction a été saisie pour arbitrer une action en justice contre le ministre de l’agriculture et de l’administration locale qui vise à diminuer le nombre de chiens dans les rues. Le tribunal prend acte du problème et envisage de nouvelles mesures contre celui-ci. Concrètement, il souhaite mettre un terme à l’empoisonnement des chiens et en développer d’autres mesures telles que le piège ou la stérilisation.
Les mauvais traitements des animaux ne sont pas nouveaux en Egypte. Le 17 mai dernier, Egypt Independent révélait que des dizaines d’ânes massacrés avaient été retrouvés à Berket-El-Saaba, au sud de la ville de Tanta. Ces actes sont directement liés à des questions économiques. Depuis longtemps, la Chine importe et utilise la peau d’âne comme aphrodisiaque. Les pays du Golfe dépensent, quant à eux chaque année, 15 milliards de dollars en stimulants sexuels à base de peau d’âne.
Pour mémoire, d’autres affaires liées au mauvais traitement infligé aux animaux ont éclaté. Citons par exemple la maltraitance des animaux du zoo du Caire, évoquée depuis 2015. Une sensibilisation à la cause des animaux serait à plaider dès le plus jeune âge.
LE +
- Le club de football égyptien le plus populaire, Al-Ahli, a remporté le 39ème championnat d’Egypte de son histoire en obtenant le point du match nul (2-2) face à son principal rival de la saison Maqassa. C’est le dixième sacre national en 11 ans pour Al-Ahli.
- A l’occasion du mois de Ramadan, MO4 Network’s a lancé une campagne de sensibilisation autour des sans-abris en Egypte, afin d’améliorer leurs conditions de vie. Cairo Scene participe à la campagne en publiant sept portraits de SDF en Egypte.
- La compagnie de jeu vidéo française UbiSoft a confirmé que la dernière version du jeu vidéo « Assasin’s Creed » se passerait en Egypte ancienne. « Assassin’s Creed: Origins » suivra l’histoire de Bayek, chef de l’oasis de Siwa au temps de la dynastie de Ptolemaïque. Les joueurs pourront se déplacer du vieux phare d’Alexandrie au Fayoum en passant par la région du Delta.
- Le salon culturel Masr Al-Mahrusa Cafe a débuté le 4 juin à Sayeda Zeinab. Celui-ci se tient chaque année au moment du Ramadan et est l’occasion de découvrir la poésie et la musique arabes ou encore de dialoguer avec des intellectuels ou des journalistes. Cet événement s’est tenu jusqu’au 18ème soir du Ramadan, soit le mardi 13 juin.