PLANIFICATION
Des terrains sous la houlette de l’État
Le 5 juin, le gouverneur du Caire, Atef Abdel Hamid, a fait savoir que le gouvernorat avait récupéré 460 hectares de terrains illégalement occupés, majoritairement utilisés à des fins résidentielles, industrielles ou commerciales. Un comité doit être formé pour décider de l’usage le plus pertinent de ces terres. D’ores et déjà un peu plus d’un hectare sera attribué à la construction d’une école dans le district d’al-Salam. Le gouvernorat d’Assiout a, quant à lui, récupéré environ 18 hectares de terres.
Réhabilitation des quartiers informels
Le ministère de la Planification a débloqué 500 millions de livres supplémentaires au ministère du Logement pour l’amélioration des conditions de vie dans les quartiers informels. Les fonds supplémentaires seront répartis entre les gouvernorats du Caire, de Gharbiya, d’Alexandrie et de Port Saïd. Le quartier Al-Asmarat au Mokhattam devrait profiter de 65% de cette somme pour son développement.
TRANSPORTS
Métro
La construction de la ligne 3 s’impose à Downtown
La partie de la rue du 26 juillet s’étendant de la rue Talaat Harb à la rue Ramses, dans le centre-ville du Caire, est fermée au trafic depuis le 17 mai. L’axe de circulation est bloqué car les travaux de la ligne 3 du métro ont débuté. La ligne reliera l’aéroport à Imbaba. L’axe devrait rouvrir dans un an. La circulation piétonne reste possible, mais elle est compliquée du fait de l’étroitesse du passage. Par ailleurs, les travaux de construction de la ligne 3 devraient s’étendre au triangle de Maspero dès la fin du Ramadan.
Le ministre des Transports, Hisham Arafat, a annoncé à la fin du mois de mai être à la recherche de 990 millions d’euros pour la ligne 1 du métro. Une partie de cette somme doit servir à l’entretien des infrastructures (360 millions), et le reste à l’achat de nouveaux trains climatisés. Le ministère étudie des propositions de financement de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), ainsi que de l’Agence française de développement (AFD). Par ailleurs, six trains climatisés pour la ligne 2 ont été achetés pour 100 millions d’euros.
Le 11 juin, l’Autorité Nationale pour les Tunnels (NAT) a annoncé la signature de deux contrats avec la compagnie française Thales. Pour un coût de 24,2 millions d’euros, l’entreprise française doit fournir des équipements pour la ligne 3 du métro du Caire dont des machines à tickets et des tourniquets pour 15 stations de la ligne.
Lecture du Coran dans le métro
La compagnie Métro du Caire a passé un accord début juin avec le Complexe de recherche islamique (CRI) pour lancer un programme de prédication via la radio interne du métro. Les prédications ont lieu pendant le mois de Ramadan et sont effectuées par des prédicateurs d’al-Azhar. D’après le Secrétaire général du CRI, Mohie El-Din Afify, l’objectif est double : délivrer les « bons » enseignements de l’islam et améliorer le moral des passagers. Cette initiative est une réponse d’Al-Azhar aux critiques des médias locaux. Depuis les attentats de Tanta et d’Alexandrie, les médias ont mis en avant l’absence de l’autorité religieuse auprès des citoyens et son incapacité à relayer une « bonne » lecture du Coran.
Vers un système de transport public durable ?
Le ministre de l’Environnement a annoncé le 17 juin le lancement d’un projet pour réorganiser les transports publics en Égypte. Monté en partenariat avec l’agence de l’ONU pour le développement (UNDP), le projet a pour objectif la construction d’un système de transport « durable ». Cette initiative est soutenue par différentes ONG et ministères. Le projet s’organise en 4 phases distinctes.
Dans un premier temps, le projet se concentrera sur la baisse de consommation de carburant pour améliorer la qualité de l’air et la qualité sonore de la ville, ainsi que sur l’incitation des chauffeurs à préférer les transports publics. Des trottoirs et des pistes cyclables seront construites au cours de la seconde phase. Enfin, les deux dernières phases doivent apporter une amélioration du système signalétique électronique pour fluidifier le trafic et le développement de centres de contrôle techniques et environnementaux pour les véhicules.
TRAFIC
Le nombre de véhicules en augmentation
D’après un rapport du CAPMAS (Central Agency for Public Mobilization and Statistics) publié le 5 juin, le nombre de voitures enregistrées approche les 9,4 millions en Égypte. Le gouvernorat du Caire en comptabiliserait 2,3 millions, celui de Giza 1,1 million et celui d’Alexandrie 622 000. Les 4,7 millions de véhicules restant sont répartis sur tout le territoire. On compte également 373 500 taxis.
Coût des embouteillages
Selon une étude de l’Académie de recherche scientifique, 84 millions de livres égyptiennes sont perdus chaque année à cause des embouteillages en Égypte. L’étude ajoute que 32 milliards de livres sont également perdus en consommation de carburant, ainsi que 67,5 milliards dans les accidents de la route.
Le Brigadier général, Ayman al-Dabaa, secrétaire général du Conseil de la sécurité routière national affirme que 150 millions d’infractions routières ont été commises l’an passé. L’Égypte se placerait au 106ème rang (sur 198 pays) pour le nombre d’accident de la route.
Ayman al-Dabaa a également déclaré qu’une nouvelle loi sur le trafic devrait être prochainement discutée. Elle a pour objectif de diminuer les accidents, notamment en conditionnant les permis de conduire aux conditions/capacités physiques des conducteurs et en ouvrant de nouveaux centres d’apprentissage de la conduite.
Touk-touk made in Egypt
Un jeune entrepreneur égyptien, Ahmed Saeed El Feqi, s’est lancé dans la construction de touk-touk à l’égyptienne. Partant du constat que quatre à sept millions de touk-touk en circulation en Égypte étaient importés, pour un coût annuel de 224 millions d’euros, il a créé un touk-touk produit localement et donc bénéfique à l’économie nationale. Ahmed Saeed El Feqi a nommé son invention « Mini-Car Egypt » et espère la décliner en version électrique en cas de succès.
BATIMENT
La tour pisienne d’Alexandrie détruite
La photo a fait le tour des réseaux sociaux au début du mois. Une tour de 13 étages est tombée sur une autre dans le quartier Azarita à Alexandrie le 1er juin. Un comité formé d’ingénieurs, des Forces Armées et de la compagnie Arab Contractors a été réuni par le gouvernorat pour décider du meilleur moyen de détruire la tour. Un travail achevé le 5 juin avec la fin des travaux de destruction.
Les bâtiments voisins ont été évacués et la zone sécurisée pour éviter tout accident en cas d’effondrement. Il n’y a eu aucune victime dans l’accident. Mohamed Sultan, gouverneur d’Alexandrie, a déclaré que les responsables de la construction hasardeuse du bâtiment seraient poursuivis en justice. Le propriétaire a par ailleurs été arrêté.
D’après Ali Morsi, chef du district, la tour aurait dû être détruite en 2004. Un permis avait été délivré en ce sens. Le bâtiment disposait d’une licence pour 4 étages uniquement. Les 9 étages supplémentaires ont été construits sans autorisation. Les effondrements de bâtiments sont fréquents et meurtriers en Égypte. Ils sont généralement attribués à une violation des réglementations de construction.
Le siège de l’assurance sociale s’enflamme
Le siège de l’assurance sociale a pris feu le 18 mai. Situé rue Alfy à Downtown, le bâtiment a été évacué. Quatre personnes ont été faiblement touchées. Le ministre de la Solidarité sociale a annoncé que les données des citoyens étaient protégées et n’ont subi aucune perte bien que le feu ait pris dans la salle des ordinateurs.
NOUVELLE CAPITALE
L’administration en charge de la nouvelle capitale prépare le lancement des offres pour 420 hectares. Ces terrains sont réservés au secteur tertiaire. L’administration est actuellement en train de diviser et tarifer chaque lot avant l’émission de l’appel d’offre.
Un monorail pour la nouvelle capitale
La New Urban Communities Authority (NUCA) a signé le 13 juin un mémorandum d’accord avec l’entreprise Canadian Bombardier pour produire une étude de faisabilité pour la construction d’un monorail qui relierait Nasr City à la nouvelle capitale. L’étude comprend une analyse des coûts de construction et d’entretien, ainsi que le prix du ticket. L’objectif est de transporter 1,5 million de passagers chaque jour.
Le ministre du Logement et le ministre des Transports discutent de la possibilité de relier la nouvelle capitale au réseau ferroviaire, en plus du projet de construction d’un train électrique reliant 10 de Ramadan, Belbeis et la nouvelle capitale.
M.P.