Les étudiants dénoncent le harcèlement sexuel
Des étudiants de l’Université du Caire ont utilisé la musique, plus précisément une parade musicale, pour rassembler leurs camarades autour de la problématique du harcèlement sexuel. L’initiative a été prise par l’“Unité anti-harcèlement sexuel” de l’Université du Caire. Cet organisme existe depuis 2015 et se compose de 40 coordinateurs, 250 étudiants et 263 volontaires. Le groupe de musique “Brass Sound Band” s’est joint à eux pour défendre la liberté des femmes à danser publiquement, et les inciter à ne plus avoir peur de participer à des rassemblements, durant lesquels beaucoup d’entre elles sont victimes de harcèlement.
Preuve de paternité : le combat des mères égyptiennes
Pour faire reconnaître la paternité de leur enfant, les femmes égyptiennes doivent être mariées et le prouver par un contrat de mariage officiel. Cependant, un nombre croissant de naissances a lieu dans le cadre de mariages coutumiers, cérémonie durant laquelle deux témoins assistent à la promesse réciproque des deux époux de s’unir. Les désaccords familiaux quant à l’union des époux sont souvent la raison principale du recours à ce type de cérémonie coutumière. Or sans contrat officiel de mariage, les femmes doivent lutter pour prouver la paternité de leur enfant, lorsque le père ne reconnait pas ce dernier. Non reconnus, ces enfants sont stigmatisés, n’ont pas accès à tous les services de santé (comme les vaccins), et ne peuvent pas s’inscrire à l’école. Les problèmes administratifs et judiciaires liés à ce type de mariages se multiplient.
Visite historique du Pape François en Egypte
Le Pape François était en visite officielle en Egypte, du 28 au 29 avril. Malgré un climat tendu suite aux attaques successives visant la communauté copte, il a tenu à maintenir sa venue. Il a avant tout souhaité donner l’image d’un front chrétien – musulman uni. Dans son discours à l’Université Al-Azhar, il a appelé à mettre fin à la circulation d’armes et d’argent qui soutient les “actes de violence”. Il a également insisté sur l’importance d’une meilleure éducation pour tous et l’éradication de la pauvreté. Selon le Pape François, ces deux éléments sont indispensables à l’effort international qui doit être mené pour vaincre le radicalisme.
Le Sinaï toujours sous tension
Le mois d’avril a été marqué par des opérations d’ampleur de la part du groupe État Islamique au Sinaï, principalement à l’encontre de l’armée égyptienne.
Le 18 avril, un groupe d’hommes armés avait ouvert le feu sur des militaires égyptiens en faction à quelques centaines de mètres de l’entrée du monastère Sainte Catherine, dans le Sinaï. Un militaire a été tué et quatre autres blessés au cours de cette attaque qui vise un site touristique majeur de la région alors que le début de l’année 2017 avait été marqué par un retour progressif des touristes étrangers (Revue de presse – Économique / mars 2017).
Le 27 avril, une bombe a explosé dans la ville d’Al Arish au nord Sinaï tuant un militaire et faisant deux blessés.
L’éducation au centre des préoccupations
Le 18 avril dernier, le ministre de l’éducation M. Al-Helaly Al-Sherbiny a annoncé l’application d’une méthode d’éducation japonaise nommée « Tokkatsu » dans 45 écoles égyptiennes à travers le pays. Jusqu’alors testée dans douze écoles de différents gouvernorats, cette méthode va être adoptée à plus grande échelle.
Ce système éducatif doit, à terme, être intégré à chaque école égyptienne. Il tend à élargir l’apprentissage à des connaissances moins théoriques mais plus concrètes afin d’inculquer des valeurs d’ordre, de hiérarchie et de respect aux enfants.
Jusqu’à dix activités par jour seront proposées : la collecte des ordures par les élèves le matin, le suivi de l’alimentation quotidienne de chacun mais aussi l’ouverture aux arts musicaux ou picturaux, ou encore le développement du travail d’équipe.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté de réformer l’école égyptienne et surtout d’y faire régner l’ordre (Revue de presse – Société / mars 2017). Reste à savoir si celle-ci portera ses fruits et si une méthode importée de l’étranger peut garder son efficacité en dehors de ses frontières.
Des initiatives citoyennes pour une démocratisation de la culture
Le principe de la Human Library est simple : les livres sont en fait des humains. Son objectif est de « créer un cadre favorable au dialogue afin de remettre en cause les stéréotypes et les préjugés ». Ces discussions entre individus aux trajectoires de vie diverses ont pour finalité la meilleure compréhension des différences dans la société égyptienne, et pour cause, selon Amira Rizk, co-fondatrice de Human Library, « les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas ».
Au lieu de lire un livre sur les réfugiés, Human Library propose, par exemple, une rencontre avec un Syrien ayant fui son pays. Il est également possible d’échanger avec Eman Mourad qui est devenue la première femme du Moyen-Orient à pratiquer le karaté handisport.
La nouveauté réside également dans sa grande accessibilité. Ces rencontres permettent, par exemple, à des personnes analphabètes de participer.
Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de redéfinition de la place du livre dans la société égyptienne. Deux jeunes égyptiens ont récemment créé le Books Bike. Son objectif est de faciliter l’accès financier et physique à la lecture pour la population égyptienne. Ces initiatives populaires ont été résumées par Kamel, participant à Human Library : « L’idée est de démocratiser la culture. Tout le monde devrait avoir accès à la connaissance ».
LE +
- La coupe d’Afrique de volley-ball féminin s’est achevée le 16 avril en Tunisie. Le club égyptien d’El Shams a été défait en finale par le club tunisien de Carthage. Cette compétition a offert une visibilité importante au sport féminin sur le continent africain.
- Une plateforme artistique nommée “Skware One“ a été récemment créée pour exposer les artistes et designers égyptiens. Son fondateur, Haidy Zakaria, souhaite rendre visible la créativité foisonnante des artistes égyptiens, notamment les plus jeunes.
- Le critique cinématographique, Samir Farid, s’est éteint à l’âge de 73 ans. Il est l’auteur de plus d’une soixantaine de livres sur l’histoire du cinéma et ses techniques. Il fut notamment récompensé par la médaille d’or du festival de Cannes en 1997 et en 2000.
A.G. & B.F.