TRANSPORTS
Hausse des prix des transports
La dévaluation de la livre égyptienne (LE) au début du mois de novembre, ainsi que l’augmentation du prix du pétrole à la pompe (de 1,6 LE/L à 2,35 LE/L) ont logiquement entraîné une hausse des prix des transports.
Ainsi, le coût officiel d’un trajet en microbus a augmenté de 50 piastres pour les longs trajets, et de 25 piastres pour les trajets plus courts dans le Gouvernorat du Caire. À Daqaliya et dans le Gouvernorat de Qena, la hausse s’élève entre 15% et 20%. Quant à Alexandrie, le tarif des transports a gonflé de 20% à 30%. Au Caire, le gouverneur Atef Ebdel Hamid a fait savoir que le prix du ticket de bus n’augmenterait pas.
De leur côté, les taxis ont fait une pétition via la Coalition des chauffeurs de taxi blanc pour obtenir du gouvernement le droit de proposer un tarif minimum de 5 LE (au lieu de 3 LE) et pour facturer 1,75 LE le kilomètre (au lieu de 1,4LE/km). La dernière hausse du tarif des taxis remonte à juin 2014.
Métro
Le métro cairote poursuit sa modernisation avec l’entrée en fonction d’un nouveau train climatisé sur la ligne 1. C’est le dernier des 20 trains commandés à une compagnie coréenne, et mis petit à petit en service depuis juin 2015 (Revue de presse – ville, avril 2016). La modernisation de la plus vieille ligne du métro est en discussion, selon le ministre des Transports, Galal Saied qui espère obtenir à terme la climatisation des 53 trains opérants sur la ligne 1. Le financement de la maintenance de la ligne 1 s’élève à 900 millions d’euros. L’Agence Française de Développement en Égypte (AFD) a offert de prêter 100 millions pour ce projet. La Banque Européenne d’Investissement (BEI) devrait, quant à elle, proposer de financer 50% du projet.
Par ailleurs, la construction de la ligne 3 se poursuit entre Ataba et la place Kitkat, en passant par Zamalek, (Revue de presse – Ville, octobre 2016). Les travaux débuteront le 10 décembre prochain selon le directeur de l’Autorité Nationale pour les Tunnels, Tarek Gamel El Din. Le projet sera exécuté par l’entreprise française Vinci et devrait être achevé en 2022. De son côté, la ministre de la Coopération Internationale est actuellement en négociation avec le Japon et la Corée du Sud afin de trouver des financements pour les projets des lignes 5 et 6 du métro.
Uber et Careem
Les deux compagnies ont incité leurs chauffeurs à poursuivre leur travail en dépit de l’augmentation du prix du pétrole survenu le 5 novembre. Les deux concurrents ont offert à leurs chauffeurs des bonus. Uber propose ainsi une prime selon le nombre de courses complétées : 20 LE pour 5 courses, 35 LE pour 10 et 50 LE pour 15. Chez Careem, le revenu de la course pour les chauffeurs est augmenté de 10%.
Par ailleurs, Careem a mis en place son offre auprès des taxis blancs (Revue de presse – Ville, octobre 2016). Il est possible depuis le mois dernier de faire appel à un taxi blanc « classique » via l’application.
PLANIFICATION
Crise de logement à Port-Saïd ?
Des manifestations ont éclaté à Port-Saïd le 18 octobre contre l’augmentation du prix des nouveaux logements sociaux devant être prochainement livrés (leur prix est passé de 10 000 à 47 000 livres égyptiennes). Les manifestants réclamaient un logement à un prix accessible (« house us or kill us ») ainsi que la démission du maire et des militaires au pouvoir. Le Gouvernorat, ainsi que la Banque de financement immobilier, bailleur du projet, ont annoncé un assouplissement des conditions de paiement requises, revenant à la somme initialement fixée. Le gouverneur de Port-Saïd, le général Adel Al-Ghadban, interrogé par le journal Al-Ahram le 26 octobre à ce sujet, a affirmé : « il n’y a pas de crise du logement à Port-Saïd ». Toujours en cours, le projet doit offrir, à terme, un toit pour les 26 000 demandeurs de logement de Port-Saïd. Les premiers logements doivent être livrés au cours du mois de novembre.
Le pays peine à faire face à la croissance démographique actuelle et traverse une crise du logement. Le Président égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, a lancé en début d’année un vaste projet de construction de logement sociaux (Revue de presse – Ville, janvier/février 2016).
Les Nubiens s’opposent au projet New Toshka
Les protestations se poursuivent en Haute-Égypte, où des Nubiens contestent l’allocation d’une centaine d’hectares de terres, considérés comme des terres ancestrales nubiennes, à la NUCA (New Urban Communities Authority). Le 20 novembre, environ 150 manifestants s’étaient donnés rendez-vous pour un nouveau sit-in sur l’autoroute d’Assouan. La veille, les forces de sécurité avaient déjà empêché les manifestants d’entrer sur le site de Toshka. Sous le nom de « La caravane de retour nubienne », un groupe de militant a fait venir de toute l’Égypte des Nubiens pour protester contre le décret présidentiel allouant les terres des deux villages de Toshka et Forkund à la NUCA pour le développement du projet New Toshka (Revue de presse – Ville, octobre 2016).
En décembre 2014, ils s’étaient déjà opposés à un décret présidentiel qui désignait des bandes de terres le long des frontières comme zones de l’armée ne devant pas être habitées. Ce sont alors 16 villages nubiens qui avaient été délestés d’une partie de leur territoire. Or, la Constitution de 2014 précise dans son article 236 que « l’État travaille à développer et implanter des projets pour ramener les habitants de la Nubie dans leurs territoires d’origine et favoriser leur développement dans les dix années, conformément à la loi ». Le Premier ministre, Sherif Ismail, aurait accepté d’accorder aux Nubiens la priorité dans la distribution des terres dans tous les territoires en litige. La Chambre des représentants aurait également formé un comité pour rencontrer les manifestants.
BATIMENTS
Le Grand Musée du Caire, vers une ouverture en 2017 ?
Un accord pour un prêt bonifié de 460 millions de dollars a été signé le 24 octobre entre la JICA (Japan International Cooperation Agency) et le ministère des Antiquités. Il doit permettre de poursuivre la construction du Grand Egyptian Museum (GEM).
Le GEM doit accueillir une collection de plus de 100 000 objets de l’Égypte ancienne et remplacer à terme, le Musée égyptien de la place Tahrir.
En 2002, le concours international d’architecture pour le projet, lancé par Moubarak et patronné par l’UNESCO, a été remporté par le cabinet d’architecture Heneghan-Peng. En 2011, lors de la révolution, les travaux ont été stoppés. Ils reprennent l’année suivante suite à l’accord entre la société égyptienne Orascom Construction Industries et le groupe BESIX Belgique pour la réalisation de la troisième phase de musée qui comprend le bâtiment principal et l’aménagement paysager autour. En plus du musée, le GEM doit héberger un centre de conférence pouvant accueillir 1000 personnes, des spectacles, des concerts, des colloques, etc. Initialement prévue en 2011, l’ouverture devrait avoir lieu en 2017.
Le Palais al-Sakakini échappe aux flammes
Un incendie s’est déclenché au Palais al-Sakakini suite à un court-circuit le 18 octobre dernier. Les dégâts sont minimes et l’incendie n’aurait pas endommagé l’architecture et les décorations du palais selon le Secrétaire Général du Conseil Suprême des Antiquités, Mostafa, Amin. Situé dans le quartier Al-Daher, le palais, construit en 1897 par Habib Pacha Sakakini, est l’un des plus vieux du Caire.
L’Aéroport du Caire obtient des certificats
Le 10 novembre, la compagnie multinationale SGS, leader mondial de l’inspection et la certification des entreprises internationale, a délivré des certificats pour 3 ans à l’aéroport du Caire. Ces derniers attestent de la « santé environnementale et professionnelle ». Suite à l’explosion présumée d’une bombe dans un avion russe en octobre 2015, l’aéroport s’est pourvu de dispositifs modernes pour vérifier les bagages, ainsi que de caméras.
Déchets, vers une organisation étatique ?
À la mi-octobre, l’ambassadeur suisse en Égypte, Markus Leitner, et le ministre égyptien de l’Environnement, Khaled Fahmy, se sont entendus sur un programme national de gestion des déchets solides (« National Solid Waste Management Programme », NSWMP). Ce programme concerne quatre gouvernorats de Haute Égypte et du Delta (Qena, Assiout, Kafr el-Sheikh et Gharbeya) et vise à soutenir l’établissement et l’implantation d’une gestion des déchets municipaux solides à l’échelle nationale, régionale et locale. Le programme comprend la construction et l’extension des installations de traitement et de recyclage ou compostage des déchets, ainsi que des décharges. Des équipements de collecte et de transport des ordures doivent également être fournis. Les déchets concernés sont l’électronique, les déchets hospitaliers considérés comme dangereux et les eaux usagées.
À terme, 15 000 postes doivent être créés. Khaled Fahmy précise que cette entreprise de gestion de déchets ne doit pas empiéter sur le travail des zabbalines, mais au contraire compléter leur action.
Cinquième Orange Bike Day
Samedi 20 novembre, plus de 5000 cyclistes se sont retrouvés dans les rues du Caire, à l’occasion de la 5ème édition de la Orange Bike Day. Sous le slogan « Orange is the new green », l’événement, organisé par l’ambassade hollandaise en Égypte, souhaite éveiller les consciences sur l’importance des questions de durabilité (sustainabilty). Il cherche également à promouvoir le vélo comme mode de déplacement propre. Lors de la première édition en 2012, seulement 400 cyclistes avaient participé.
M.P.